Originaires de Charente, Sylvie et Didier, amoureux de leur région depuis toujours ont franchi ensemble le cap de la reconversion professionnelle pour reprendre le camping Le Lidon, au cœur du Marais Poitevin, après une carrière dans le vin et spiritueux pour Sylvie et le contrôle qualité pour Didier. Connaisseurs depuis toujours de cette grande région qu’ils affectionnent tant, ils nous parlent des lieux secrets et de leurs coups de cœur.

Parlez-nous de votre territoire? qu’est-ce que vous affectionnez tout particulièrement dans ce lieu?

Nous avons la chance d’être dans le site classé du Marais Poitevin au cœur de la Venise Verte et de pouvoir passer des Deux-Sèvres à la Vendée et à la Charente-Maritime en quelques instants. C’est formidable. Le Marais Poitevin vaut pour lui-même, c’est presque une région à part entière qui gomme les frontières. Nous constatons cependant que c’est encore une grande inconnue pour nos visiteurs. Notre souhait est de la valoriser dans ses coins les moins connus. C’est la deuxième zone humide de France après la Camargue, un territoire d'une grande richesse écologique et qui accueille une biodiversité importante. On croit que le marais se résume au marais mouillé, mais il a de nombreuses facettes. L'estuaire de la Sèvre Niortaise et ses méandres est un endroit tout à fait fabuleux pour les ornithologues. Le marais n’est pas qu’une maison aux volets rouges ou bleus au pied de laquelle se trouve un canal couvert de lentilles d’eau, c’est un territoire d’hommes qui s’est construit au fil du temps, riche de paysages très divers.

En tant qu’ambassadeurs du territoire et natifs de la région, qu’elle est la première chose à faire que vous conseilleriez à un visiteur qui arrive chez vous ?

Un tour de barque dans le marais, évidemment ! Nos clients arrivent parfois au hasard chez nous et ils nous demandent “On cherche la Venise Verte, c’est par où?” “Vous y êtes, leur répondons-nous !” On a la chance d’avoir un embarcadère au sein-même du camping. Vous pouvez embarquer avec un batelier professionnel qui vous donnera toutes les clefs de compréhension du marais, sur sa faune et sa flore, son histoire, sa construction... Car finalement ici, contrairement à ce qu’on pense tout est artificiel, tout est fait de main d'homme, c’est ce qui en fait un lieu formidable. Il y a beaucoup d’enseignements à en tirer : on peut aborder l’aspect de la gestion de l’eau, la gestion forestière, la pêche… Tout est matière à pédagogie et c’est ce que recherchent les gens.

Au cours de vos promenades dans le marais, y’a-t-il un ou deux lieux que vous appréciez tout particulièrement?

Il y en a plusieurs... Au départ du camping nous avons de nombreux chemins de randonnée pédestre et cyclables qui vous conduisent au cœur du marais mouillé… Il y a des sites incontournables, tels que  l’Abbaye de Maillezais et de Nieul-sur-l’Autise qui ont été à l’origine de l’aménagement du marais à la fin du Xe siècle. Nous avons aussi des lieux plus intimistes: Le petit village du Vanneau Irleau avec son marché flottant fin juillet. À cette époque, on peut faire son marché en barque comme autrefois, c’est inoubliable ou encore la petite cité typique maraichine. Le parc ornithologique Les oiseaux du Marais Poitevin est également tout proche et incontournable dans le secteur. Du Coq à l'âne vous accueille à Saint-Georges-de-Rex. On y rencontre les fameux baudets du Poitou, des cochons et des vaches. Ils produisent du savon au lait d'ânesse et organisent des balades à dos d'âne. Les visiteurs viennent dormir ici avec leur âne et repartent. Nos clients sont ravis de voir les ânes sur le terrain de camping, c'est une bonne surprise pour tout le monde ! 

Nous sommes très attachés à notre région, dont nous connaissons très bien les nombreuses richesses...

Gastronomie, lieu, artisanat… Avez-vous un des coup de cœur à nous faire partager ?

Il y a beaucoup de spécialités locales. Le fromage de chèvre bien sûr! Un coup de cœur : l’élevage bio de chez Emma, juste à côté de chez nous. Les visiteurs peuvent voir la traite le soir avec leurs enfants et acheter directement sur place. Leur savoir-faire et leur amour du métier donnent naissance à des fromages incroyables et tout le monde est ravi. On a aussi la compote d’angélique, plante très connue ici et qu’on adore pour accommoder un fromage blanc par exemple. Un régal ! une autre spécialité, le farci maraichin, pâté à base de légumes verts et de poitrine de porc fumée ou de lardons. Enfin, l’incontournable anguille, poisson emblème du marais. C’est une espèce protégée dont la pêche est très réglementée. Le poisson est très présent dans notre terroir et nous vient de la criée de La Rochelle. Puisque nous sommes au carrefour des départements, nous sommes aussi à la croisée des saveurs. On peut servir les fameuses mojettes et le jambon vendéen. C’est véritablement l’identité du marais qui ressort dans l’assiette mais aussi dans le verre : Pineau des Charentes, Kiki Vendéen, Cognac mais aussi bière charentaise et bière vendéenne.. Ou encore bière au Cognac, autant de combinaisons et de saveurs dont on raffole ! 

Y’a-t-il d’autres sites que vous appréciez en dehors du marais ?

Une adresse que nous adorons, qui est beaucoup moins fréquentée que d’autres lieux sur la côte : le port du Plomb et sa balade en front de mer, entre La Rochelle et la Baie de l’Aiguillon, à l’Houmeau. On y trouve des panneaux informatifs sur l’histoire du lieu.

Nous apprécions beaucoup l'île d’Aix aussi. On la recommande car c’est une petite île dont la visite tient sur la journée. C’est plus facile pour les familles. Et puis nous avons Rochefort et ses musées, son arsenal, l’Hermione. Une ville riche en histoire, elle-aussi, avec non-loin, Brouage et ses remparts.

Mais par dessus tout, notre lieu favori reste la réserve naturelle de Moëze, sur la côte entre Rochefort et Oléron. On y voit les moutons de prés salés, de nombreux oiseaux migrateurs grâce aux points d’observation et aux sentiers aménagés. On faisait la nuit de la chouette avec nos enfants quand ils avaient 6-7 ans. C’était le temps des magnétophone à cassette ! Il y a aussi le Zoodysée de Chizé, qui présente des espèces européennes tels que loup, bison, lynx, loutre et bien d’autres encore.

Tous les campings de l'Aunis et du Marais Poitevin

Tout au nord de la Charente-Maritime, à la limite du département voisin de la Vendée, et porte d’entrée du parc naturel régional du Marais Poitevin se cache encore une destination authentique au charme fou : la baie de l’Aiguillon. Nous avons profité d’une accalmie au cœur d’un été caniculaire pour sortir des sentiers battus. Récit.

Adepte du « Slow tourisme » ? Envie de vivre autre chose ? Besoin d’originalité ?  Cet article de blog est conçu sur mesure pour vous ! Oui, oui, on pense souvent à tort que la Charente-Maritime se résume à son littoral attrayant, à ses villes historiques et à ses hauts-lieux touristiques parfois (sur)chargés. Et pourtant, au cœur de ce département se cachent encore des lieux de visite insoupçonnés, peut-être pas secrets mais dirons-nous tout au moins « alternatifs ». Ça tombe bien, nous on adore !

Pour cette embardée d’une journée, nous avons quitté La Rochelle pour sillonner le nord du Département, entre le port du Plomb de l'Houmeau et ses ravissantes maisons blanches jusqu’à Marans, pour sillonner la Baie de l’Aiguillon, partagée entre la Charente-Maritime et la Vendée.

La bonne nouvelle, c’est que de l’Houmeau à Charron une promenade côtière de 12km s’offre à tous les amateurs de randonnées et de balades à vélo. Le sentier est balisé et vous entraîne à travers différents paysages, entre marais, champs et littoral, pittoresque à souhait !

Notre première étape s’effectue à Marsilly, charmant village des plaines de l’Aunis qui cache un trésor au cœur de son bourg : une petite église romane et gothique du XIVème siècle, riche de ses graffitis anciens et qui offre un point de vue incroyable sur les environs.  C’est calme, c’est beau, je crois que nous avons fait le bon choix !

Dans le genre église atypique, celle d’Esnandes, quelques kilomètres plus loin, n'est pas mal non plus ! Dans ce petit village de pêcheurs, on s’étonne devant une église romane fortifiée au XIVème siècle, au style unique ! Juste en face se trouve la maison de la baie de du Marais poitevin et le musée de la mytiliculture, ça tombe bien c’est justement la spécialité du coin.

En repartant, nous passons par la pointe Saint-Clément, l’un de nos coups de cœur du jour : dans un site isolé, on retrouve ici des falaises surplombant la baie de l’Aiguillon mais aussi une jolie plage sauvage de galets. Sans oublier un incontournable de la Charente-Maritime : les carrelets. On commence à comprendre qu’ici le terme « authentique » prend tout son sens : pas de superflu, mais un maximum d’émotions. Cap maintenant sur Charron !

Charron, capitale de la moule 

Ne tournons pas autour du pot, Charron c’est LA capitale mondiale de la moule, the « place to be » pour tous les amateurs inconditionnels de mouclades, éclades et autres spécialités du fruit de mer star de l’été. Bon d’accord, c’est bien connu, les charentais sont légèrement chauvins, mais quand même, Charron est un haut-lieu de culture des moules sur bouchots, un produit labellisé qui répond à un cahier des charges très strict assurant savoir-faire ancestral et produit de qualité.

Pour vivre la réalité du terrain au plus près, nous avons pris la direction du typique port du Pavé où nous découvrons la vie des mytiliculteurs en temps réel. Le site, hors du temps, est magnifique et offre un panorama unique en son genre, entre ouverture vers la mer, marais et bateaux en vrac. A marée basse, le spectacle des pieux (bouchots) envasés au large où viennent se fixer les moules est singulier. Est-ce la mer qui rentre en contact avec le ciel ou bien l’inverse ? La luminosité est incroyable. Et dire que cette technique des bouchots date du XIIIème siècle du fait d’un navigateur irlandais nauvragé, Patrick Walton, qui aurait été le premier à l'utiliser. Mais bon, là aussi, la légende demeure…

Après ce passage du côté de l’estuaire de la Sèvre Niortaise, nous remontons le fleuve et quittons la baie de l’Aiguillon pour atteindre notre dernière étape et finir la journée en beauté : place à la visite de Marans !

Le charme secret de Marans

Marans, c’est l’image d’Epinal de la ville qui souffre d’une mauvaise publicité : on la dit bruyante et polluée, traversée par des milliers de véhicules…sans lui porter un regard attentif. Enorme ERREUR !!! Oui, oui, j’insiste, il ne faut pas passer à côté d’une visite de cette charmante cité, à la limite de la Vendée, également capitale de la poule qui porte son nom. La Poule de Marans, célèbre à travers la planète, nous offre les meilleurs œufs du monde (chauvins les charentais, on vous dit !).

Marans, c’est tout d’abord une porte d’entrée vers le parc naturel régional du Marais Poitevin, et ses célèbres canaux. D’ailleurs, plusieurs embarcadères peuvent vous proposer des balades à travers « La Venise Verte ». De l’autre côté, le port de plaisance rappelle que la mer n’est pas très loin et les demeures de choix en pierre de taille qui longent les quais évoquent un passé glorieux, lorsque Marans était encore un port influent. Avec ses bars et restaurants, le port de Marans, jouit du même charme que d’autres cités charentaises comme La Flotte en Ré (oui j’ose !) ou encore Mornac sur Seudre.

Dernier trésor insoupçonné, son petit centre-ville, largement piétonnier nous offre une parenthèse de calme, loin du tourisme de masse, autour de la halle du marché, tout en métal, construite en 1885 dans le pur style « Baltard ». Cette petite balade se révèle très agréable. L’adage de Saint Thomas d’Aquin : « je ne crois que ce que je vois » n'a jamais été aussi équivoque, loin des clichés qui nous collent parfois à la peau.

Il est déjà l’heure de revenir sur les côtes de Charente-Maritime, mais la Baie de l’Aiguillon nous a offert un vrai bol d’air pur, autour d’un décor préservé et authentique. Ici, on ne triche et on ne badine pas avec les bons produits. Que demander de plus ?

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